Quelles sont les bonnes pratiques pour mieux autoconsommer son électricité ?
Rédigé par Vincent Jadot
Rédigé le 9 juin 2021
Modifié le 25 octobre 2023
Temps de lecture : 6 minutes
Il y a plus de 10 ans, deux chercheurs au commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) et au CNRS, Patrick Jourde et Jean-Claude Muller, affirmaient déjà qu’en théorie, « il suffirait en France de réaliser le seul côté sud des toits en modules photovoltaïques pour produire toute l’énergie électrique nationale. »
Si cette solution séduit de plus en plus de ménages, elle implique de respecter un certain nombre de bonnes pratiques pour mieux autoconsommer son électricité.
Le potentiel de l’énergie solaire a été très longtemps sous-estimé en France. Mais désormais, augmentation du coût de la vie et préoccupations environnementales obligent, de plus en plus de foyers équipent leur maison de panneaux photovoltaïques ou envisagent de passer au solaire afin de franchir l’étape de l’autoconsommation de leur électricité.
SOMMAIRE
1. Comment procéder pour autoconsommer ?
Lorsqu’on installe des panneaux solaires photovoltaïques sur sa toiture et qu’ils sont reliés au système électrique de la maison, cela permet de produire de l’électricité. Si l’on consomme cette électricité verte produite pour alimenter la maison en énergie, on parle d’autoconsommation.
Si l’installation est reliée au réseau général et si elle fonctionne de façon optimale, il est probable que cela puisse générer un surplus d’énergie. Dans ce cas l’opérateur EDF est légalement obligé d’acheter ce surplus à un tarif garanti par réglementation de l’État. Cela génère donc un complément de revenus variable selon le dimensionnement de l’installation et la consommation moyenne des résidents.
En revanche, si les panneaux photovoltaïques de la maison ne fournissent pas une quantité suffisante d’énergie pour la consommation habituelle du foyer, il est alors possible d’obtenir le complément d’électricité grâce au réseau public. Le tarif de rachat est dès lors fixé par le fournisseur d’énergie du propriétaire.
2. Comment rentabiliser le coût de l’installation ?
Équiper sa maison avec des panneaux photovoltaïques, pour la production d’électricité du foyer, représente un investissement qui est loin d’être négligeable. Bonne nouvelle cependant, la tendance en ce qui concerne les tarifs est à la baisse. Ce type d’équipement se démocratise peu à peu, les prix des panneaux solaires et des équipements connexes sont de plus en plus abordables, tout en gagnant en efficacité.
Il y a également un facteur déterminant : investir dans une installation solaire permet de ne plus être tributaire de la hausse des tarifs du kWh pratiqués par les opérateurs privés ou publics. C’est donc la garantie d’un tarif fixe pendant la durée de vie de l’équipement photovoltaïque de la maison. Les experts estiment qu’un tel équipement peut fonctionner, sans panne grave, durant une trentaine d’années, pendant lesquelles on conjugue préservation de l’environnement et rentabilité.
3. Comment mieux autoconsommer son électricité ?
Pour mieux autoconsommer son électricité et tendre vers une facture d’électricité nulle, il faut viser un taux d’autoproduction à 100% ; ce qui revient à produire une quantité d’électricité équivalente à la consommation annuelle du foyer. Pour parvenir à ce taux de 100%, il est nécessaire d’investir dans l’achat d’un ensemble de panneaux solaires photovoltaïques, avec une puissance crête(1) qui correspondra à la consommation totale annuelle du foyer. Il est assez simple d’estimer le chiffre cette consommation annuelle en consultant la facture d’électricité du foyer et le nombre total de kilowatt par heure consommé pour l’année N-1. Il faudra alors dimensionner l’installation en fonction des besoins électriques nécessaires selon ce mode d’estimation.
4. Quels sont les avantages de la domotique ?
La domotique est un atout indéniable pour optimiser la rentabilité de l’autoconsommation solaire et un facilitateur au quotidien. L’installation d’un système domotique adapté aux objectifs et aux habitudes du foyer. Un équipement domotique permet de piloter et de programmer la mise en route des appareils électriques les plus énergivores, lorsque la production d’électricité générée par les panneaux photovoltaïques est optimale. Il déclenche notamment la mise en marche des appareils les plus énergivores au moment des pics de production de votre installation solaire.
5. La vigilance reste de mise
Les systèmes intelligents de programmation des équipements du foyer sont très sûrs et très performants. Mais ils n’exonèrent pas d’une prise de conscience de sa consommation électrique, afin d’adopter de bonnes habitudes pour diminuer largement ses besoins. Il convient notamment de redoubler de vigilance, notamment pour les appareils en veille qui continuent de consommer de l’électricité, sans être utilisés. Il faut également s’assurer, lorsqu’on achète un nouvel équipement électrique, qu’il appartient à la classe énergétique la moins énergivore : A+
6. Quelles sont les aides de l’État pour soutenir les installations photovoltaïques ?
L’État a mis en place des dispositifs pour aider les particuliers à financer leurs travaux d’économies d’énergie.
En effet, un particulier est autorisé à injecter de l’électricité sur le réseau et à la vendre à un acheteur à un prix fixé par la loi. Cette aide de l’État permet de rentabiliser l’argent investi sur la durée de vie des installations.
Tout propriétaire est ainsi autorisé à vendre tout ou partie de l’électricité qu’il a produit grâce à ses panneaux photovoltaïques. Les tarifs d’achat sont fixés par arrêté et évoluent chaque trimestre.
7. Pour conclure…
L’électricité produite grâce à une installation photovoltaïque ne génère pas de pollution lors de la transformation de l’énergie solaire en énergie électrique. Certains pourraient objecter que la fabrication, le transport, l’installation et le recyclage des panneaux photovoltaïques ont un impact sur l’environnement, mais celui-ci est extrêmement limité : il est largement compensé par le rendement non polluant d’un équipement solaire assurant tout ou partie des besoins énergétiques d’un foyer. D’autres pourraient mettre en exergue les contraintes qu’impliquerait l’utilisation de l’énergie solaire au quotidien, mais la domotique est un facilitateur de vie qui allège sensiblement les modes opératoires liées à l’autoconsommation.
(1) La puissance « crête » d’une installation photovoltaïque correspond à la puissance maximale que celle-ci peut délivrer au réseau électrique
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